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Помогите с переводом!!!!!!!!!!! J.: Quelle a été votre plus grande peur? B. C.: Cétait en 1985, sur le Gasherbrum, un pic impressionnant de 8 068 mètres. Je sentais bien que jétais dans une pente dangereuse. Je grimpais avec de la neige jusquau ventre, et je taillais ma trace dedans avec mon piolet. Soudain, jai donné un coup, et jai vu deux énormes plaques de neige partir de chaque côté de moi: elles se sont écrasées 1 500 mètres plus bas. Cela a fait un bruit énorme, et toute la montagne sest ébranlée. Ce jour- là, je suis passé à un cheveu de la mort! Des histoires pareilles, je pourrais vous en raconter des dizaines... J.: Etes-vous toujours bien conscient du danger? B. C.: Attention! Je prends seulement des risques calculés. Je ne fais jamais de folies: je sais trop bien que si je tombe, je meurs. Même si je me blesse au-dessus de 6 000 mètres, aucun hélicoptère ne pourra venir me chercher: je devrai redescendre par mes propres moyens. Voilà pourquoi jécoute le mieux possible les signaux dalarme de mon corps. Si je sens une nouvelle douleur, je me demande tout de suite ce qui marrive. Par exemple, jai déjà senti plusieurs fois que mon nez commençait à geler. Jai réagi. Et vous le voyez, aujourdhui, mon nez est toujours bien là, au milieu de ma figure! Дополнен 2 месяца назад J.: Vous avez été le premier à escalader trois sommets de lHimalaya de plus de 8 000 mètres, seul et sans oxigène. Avez-vous le même plaisir quand vous dirigez une expédition? B. C.: De 1988 à la fin de lannée dernière, une société dinformatique ma aidé à lancer des expéditions vers six montagnes de plus de 8 000 mètres. Jai choisi moi-même une équipe internationale de huit "himalayistes" vennus de France, dItalie, dAngleterre, de Tchécoslovaquie et des Etats-Unis. Nous avons presque toujours réussi à arriver tous aux sommets. A mon avie, cest un exploit encore plus fantastique quune ascension en solitaire. En groupe, le plus lent impose son rythme aux autres. Et puis, une équipe, cest fragile, rien ne dit que des gens qui sentendent bien ici fonctionneront correctement, ensemble, sous un froid extrême. J.: Raccontez-moi comment vous avez essayé de grimper sur lEverest, la plus haute montagne du monde... B. C.: Au bout de notre troisième tentative, nous sommes arrivés à 200 mètres du sommet. Nous avions limpression de toucher au but et, pourtant, il nous restait encore plusieurs heures descalade. Cétait tard dans laprès- midi. Deux dentre nous étaient déjà si épuisés quils avaient choisi de redescendre. Les autres nétaient pas tous équipés pour affronter une nuit de tempête. Alors, jai réfléchi longuement, et jai fini par prendrel la décision la plus difficile de ma vie. Jai dit: "On aarrête là, et on redescend." Seul notre cameraman, Michel Parmentier, a refusé. Je suis resté longtemps à essayer de le convaincre de nous suivre. Rien à faire: il a absolument voulu continuer seul. Hékas, je ne lai plus jamais revu: il est mort là-haut. Дополнен 2 месяца назад J.: Vous-même, comment préparez-vous vos expéditions? B. C.: Dabord, je menttaîne en faisant du ski, de la course à pied et, bien sûr, de lalpinisme. Ensuite, je fais attention à ce que je mange, et je ne bois pas dalcool. Et puis, je choisis soigneusement mon équipement: des combinaisons en fibres synthétiques et un duvet doie, cinq à six couches superposées de gants de soie, de laine, de fourrure polaire, un piolet en nouveaux matériaux ultra-légers. En montagne, mon ennemi, cest le poids! J.: Que faites-vous quand votre équipe arrive au dernier village avant la montagne? B. C.: Jengage une centaine de porteurs, avec une cinquantaine de yaks, de gros buffles tibétains, pour transporter notre matériel. Pendant cinq à vingt jours, nous marchons jusquau pied de la montagne. Là, à 5 000 mètres, nous dressons nos tentes et nous installons notre camp de base. La première chose que font nos porteurs, cest de construire un petit autel bouddhiste. Dessus, ils brûlent de lencens et ils offrent de la nourriture aux divinités de la montagne. Puis ils nous donnent, à chacun, un cordon de fil rouge pour nous protéger. Dailleurs, vous voyez, je lai encore autour du cou. J.: Et cest vrai que ça porte bonheur? B. C.: Mais je suis vivant. Jy suis monté et jen suis heureux.